Voici un extrait de magazine belge, Sport Football Magazine…
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Le Fossoyeur au H&M
« Tout est question de confiance avec Daniel Van Buyten » commente Christian Falk, journaliste de l’hebdomadaire Sport Bild. « Son évolution au Bayern le démontre parfaitement. Il est arrivé de Hambourg en 2006. Ily était capitaine et avait la réputation d’être un vrai leader. Il a été titularisé d’emblée au Bayern puis sa situation s’est compliquée. Sous la direction de Jürgen Klinsmann, durant la saison 2008-2009, il a inscrit plusieurs buts importants. Comme il n’était pas toujours titulaire, il n’était pas bien dans sa peau et n’était pas régulier. Il s’est métamorphosé à l’arrivée de Louis Van Gaal car celui-ci lui a donné de l’importance. Il aime ça. Quand il bénéficie d’une confiance inconditionnelle, il se surpasse. Ses statistiques ne sont pas mauvaises: il remporte 80% de ses duels directs. Ces dernières années, seul Lucio atteignait cette moyenne. Au sein d’une équipe qui tourne bien, Van Buyten défend impeccablement. Les surnoms que lui accolent les supporters sont éloquents: le Roc et le Fossoyeur. Mais quand le système n’est pas tout à fait au point, il est un des premiers à commettre des erreurs. »
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Humainement, Van Buyten fait une excellente impression à Falk: « Durant nos interviews, il est très ouvert, très amical. Daniel réfléchit davantage à la vie que le footballeur moyen. Il est resté très simple. PAr exemple, il connait le prix d’un pain ou d’un kilo de pommes de terre. Ce n’est pas fréquent au Bayern. Un jour, je l’ai croisé chez H&M. Il cherchait des vêtements pour sa femme. Vous imaginez ça ? Le titulaire d’un grand club allemand qui fait tranquillement son shopping dans une boutique aussi modeste que H&M »
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Contact occulaire avec Van Gaal
Armin Gibis, journaliste au quotidien local, Münchner Merkur, a une opinion plus tranchée: « Ses prestations en équipe nationale sont comparables à celles du Bayern. Il possède une excellente mentalité et marque régulièrement son but mais il commet beaucoup de fautes en défense, trop pour quelqu’un qui joue au Bayern, un club qui a l’ambition d’être le meilleur du monde. Logique qu’il conserve sa place. Son concurrent actuel en défense, l’Argentin Martin Demichelis, crée plus de problèmes qu’il n’en résout. Il ne faut pas non plus oublier le lien étroit qui unit Van Gaal à Van Buyten. L’entraîneur ne l’écartera pas facilement. Cette saison, il a été un rien moins bon que la précédente, jusqu’à présent, mais toute l’équipe peine à démarrer. »
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Klaus Hoeltzenbein, chef de la rédaction sportive du quotidien Süddeutsche Zeitung, rappelle également le mauvais départ de Bayern: « Van Buyten constitue l’illustration parfaite de ce qui cloche actuellement au Bayern. L’équipe encaisse trop facilement des buts. La défense, avec Van Buyten dans le rôle principal, n’émerge pas à la classe internationale. D’un autre côté, Van Buyten est un des rares à posséder une solution pour l’autre gros problème du Bayern: un manque de puissance offensive, malgré une attaque composée de ténors comme Miroslav Klose, Ivica Olic et Mario Gomez. C’est devenu classique: en fin de match, Van Gaal établit un contact occulaire avec Van Buyten et, d’un geste de la main, l’envoi en attaque. A plusieurs reprises, cela a réussi. »
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Van Buyten et les vedettes
« Daniel Van Buyten est un très bon défenseur mais il a quelques carences », avance Christian Eichler, correspondant de Frankfurter Allgemeine et auteur de plusieurs livres sur le sport. « il obtient son meilleur rendement quand il est entouré de joueurs dotés d’un bon bagage footballistique. Il émerge par son caractère et son attitude mais son style n’est pas toujours suffisant, ce qui explique que la majeure partie des supporters ne le porte pas vraiment aux nues. Les gens veulent du spectacle, des coups d’éclats techniques. Van Buyten serait le héros de formations qui misent sur l’engagement comme Dortmund ou Schalke 04, mais au Bayern, c’est impossible. Ses entraîneurs successifs l’ont apprécié, mais Louis Van Gaal a étonné la galerie en déclarant, à son arrivée, qu’il préférait travailler avec Van Buyten qu’avec Lucio. Nous avons craint les problèmes, surtout en Ligue des Champions, mais il a fallu attendre la finale avant qu’un attaquant, Diego Milito, pose réellement problème à Van Buyten. En revanche, comme il n’est pas très rapide, il souffrira toujours face aux formations qui misent sur le contre. »
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Le Bayern est peu enclin à accorder des prolongations de contrats aux trentenaires. Pourtant, en février dernier, il a offert un contrat de deux ans à Van Buyten. « Le club prend soin de ses joueurs mais pas quand ils deviennent trop vieux ou que leur forme baisse subitement », confirme Eichler. « Dans ce cas, il ne connais pas la pitié, même pour ses monuments. Posez la question à Giovane Elber ou à Stefan Effenberg. »
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Le professeur de Badstuber
« Si Van Buyten a obtenu une prolongation de deux ans, c’est pour plusieurs raisons », d’après Eichler: « D’abord, il est le parfait maître pour le jeune Holger Badstuber, qui peut devenir un défenseur de classe mondiale. Joueur aux côtés d’un vieux renard est idéal. Ensuite Van Buyten a beaucoup d’influence sur le vestiaire. Son allemand est impeccable et il est le seul à être vraiment proche de Franck Ribéry. Sa sociabilité lui permet d’éteindre l’un ou l’autre incendie. Dans une phalange de vedettes, on a besoin de joueurs comme lui pour conserver l’équilibre. Van Buyten doit aussi son nouveau contrat à son aptitude à marquer des buts décisifs. Il marque aisément, de la tête comme des pieds. Quand des joueurs-clefs comme Arjen Robben ou Ribéry échouent, on peut employer Van Buyten comme bélier, certainement contre une équipe qui bétonne à l’Allianz Arena. Il est difficile de savoir s’il va vraiment honorer son contrat, jusqu’en juin 2012. Breno, un talentueux défenseur brésilien, commence à frapper à la porte de l’équipe-fanion et avec Van Gaal, on ne sait jamais. Si le Bayern peut monnayer Van Buyten à la fin de cette saison, ils se sépareront peut-être. »