mar. 14 janvier 2025
La Cour constitutionnelle fédérale d’Allemagne a statué que les États régionaux sont autorisés à facturer aux clubs de Bundesliga les dépenses de police engagées lors de matches de football à haut risque. Cette décision a suscité un débat important parmi les organisations de supporters et les officiels.
Deux groupes de supporters importants ont exprimé leur forte désapprobation à l’égard de cette décision, la qualifiant d’autorisation pour une présence policière de plus en plus agressive lors d’événements sportifs. Ils soutiennent qu’assurer la sécurité publique est une responsabilité fondamentale de l’État, qui devrait être financée par l’argent des contribuables. Selon les déclarations de ces organisations, le secteur du football professionnel allemand contribue déjà de manière significative à la sécurité publique, avec des paiements totalisant environ 1,6 milliard d’euros par an.
En revanche, le sénateur de l’Intérieur de Brême, Ulrich Mäurer, a salué la décision du tribunal, la qualifiant de satisfaisante et suggérant la création d’un fonds centralisé pour rationaliser le processus de facturation des clubs. Cette proposition vise à éviter que les États individuels soient obligés de créer des structures tarifaires distinctes. Certains États, comme Hambourg et la Basse-Saxe, se sont montrés disposés à adopter des mesures similaires à la suite de cette décision.
Mäurer a souligné que la pression sur le football professionnel augmente et que même si les clubs résistent, ils devront en fin de compte en supporter les coûts. Il s’est dit convaincu qu’une majorité pourrait être réunie lors de la prochaine conférence des ministres fédéraux de l’Intérieur pour finaliser le débat sur ce sujet.
La Ligue allemande de football (DFL) avait prévu un résultat négatif et a déjà déclaré que les clubs des régions où les frais ne sont pas imposés ne contribueraient à aucun fonds collectif. Le LDF a souligné que la responsabilité de ces coûts incombe aux gouvernements des différents États.
Les matchs à haut risque, caractérisés par une probabilité plus élevée de conflits entre supporters, ont été au centre des discussions sur le financement de la police. Au cours de la saison 2022/23, 52 matches ont été classés à haut risque sur un total de 612 matches dans les deux meilleures ligues allemandes. Les matchs réguliers de Bundesliga à Brême nécessitent généralement le déploiement de 500 à 600 membres des forces de l’ordre, tandis que les matchs à haut risque nécessitent environ 800 à 1 000 agents.
Depuis 2014, la loi de Brême sur les frais et taxes permet à la ville d’imposer des frais pour les services de police lors d’événements à but lucratif rassemblant plus de 5 000 participants, en particulier lorsque des violences sont anticipées. Le DFL a contesté cette réglementation, la qualifiant d’inconstitutionnelle. Le premier avis d’amende a été émis en 2015 pour un match entre le Werder Brême et le Hamburger SV, pour un montant d’environ 400 000 euros. Depuis, des charges supplémentaires se sont accumulées, totalisant à ce jour plus de 3 millions d’euros.
Au-delà des matchs à haut risque, le fardeau financier des déploiements de police lors des événements de football est considérable. Au cours de la saison 2022/23, les dépenses de la police rien qu’en Rhénanie-Palatinat ont atteint environ 4,6 millions d’euros pour divers matches de différentes ligues et compétitions. La question de la violence associée aux matches de football a été un sujet récurrent lors des conférences des ministres de l’Intérieur, en particulier à la lumière des inquiétudes persistantes concernant les pièces pyrotechniques dans les sections des supporters.