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L’Allemagne, fer de relance des attaquants de Ligue 1 – Allemagne – Bundesliga


Le Football colossal serait-il l’antidote de l’attaquant de Ligue 1 en quête de renouveau ? Le cas d’Elye Wahi, exfiltré de l’OM pour 20 millions d’euros après six mois de galère, est le dernier exemple d’une vraie tendance. Précédemment, Anthony Modeste avait fait le choix de quitter Bastia pour Hoffenheim en 2013, avant de devenir une icône du côté de Cologne. Une voie ouverte, empruntée par de nombreux titis du PSG en manque de temps de jeu (Moussa Diaby, Christopher Nkunku ou encore Xavi Simons) et suivie avec succès par Serhou Guirassy, qui a explosé à Stuttgart avant de partir à Dortmund, Randal Kolo Muani, révélé aux yeux de l’Europe à Francfort, ou encore Hugo Ekitike, qui suit actuellement ce même chemin.

Un football favorable à l’expression offensive

C’est d’ailleurs l’agent de ce dernier qui tente d’apporter un premier élément de réponse sur l’appétence des « grantatakans » français pour le championnat allemand. « En Allemagne, c’est un football très offensif, ça se joue jusqu’au bout, on n’attend pas l’adversaire dans son camp et on ne craint pas de perdre. On attaque, plutôt que de défendre. On essaie de marquer plutôt que de ne pas encaisser « nous explique Karl Mwakalo Buchmann, qui gère la carrière de l’ancien Parisien. Des dires vérifiables en chiffres : le championnat allemand a la moyenne de buts la plus élevée du top 5 européen (3,22 par match, en décembre 2024).

Les défenses ne sont pas nulles, il y a de très bons défenseurs en Allemagne. Mais il y a beaucoup plus de libertés.

Jonathan Schmid

Avis partagé par le plus Allemand des Français, Jonathan Schmid. « Le championnat allemand est très ouvert, dans les deux sens. On le voit tous les week-ends avec le nombre de buts marqués. C’est très différent de la Ligue 1 où c’est davantage de blocs bas, donc c’est plus compliqué pour les attaquants. En France, on ne voit pas trop de buts, à part les grandes équipes. Les défenses ne sont pas nulles, il y a de très bons défenseurs en Allemagne. Mais il y a beaucoup plus de libertés « reconnaît l’ailier de 34 ans, recordman de capes en Bundesliga pour un Français (299 matchs), qui évolue désormais au FC Progrès Niederkorn (D1 luxembourgeoise).

La Bundesliga, friande de l’attaquant « à la française »

Étiquetée « championnat plus facile » mais réputée pour faire confiance à la jeunesse, la Bundesliga s’érige naturellement en terre d’accueil pour de jeunes espoirs bouchés dans leur club français. Et parce que l’attaquant made in France semble aussi répondre aux attentes du football allemand. « Si on regarde les autres championnats européens, ce n’est pas une bonne idée de les envoyer en Angleterre, trop physique. Je pense que la qualité d’un joueur ressortira plus en Allemagne qu’en Espagne, parce que les Espagnols ont un niveau technique équivalent au nôtre. Donc ce truc en plus ne ressort pas naturellement. C’est pour ça que l’Allemagne est peut-être le meilleur choix. C’est une question de style de football de formation, plutôt qu’une question de facilité « Arguments Buchmann.

Et de poursuivre : « Si vous voulez dire que les défenses sont faibles en Allemagne, on dévalue ce qu’on a de précieux, nous, Français. On forme mieux les joueurs qu’autre part en Europe. Un jeune français qui arrive en Allemagne, il a ce truc en plus. » Outre les qualités intrinsèques, l’attaquant issu de la Ligue 1 se distinguerait outre-Rhin par des automatismes tactiques favorables au jeu allemand. « Les attaquants français que j’ai pu observer, ils ont cette facilité à bien se déplacer dans la surface, ce qui leur permet de marquer plusieurs buts. En France, ils décrochent plus et participent au jeu, là où en Allemagne ils s’impliquent plus dans la surface de réparation « explique à son tour Jonathan Schmid.

Un environnement plus sain pour les attaquants

Les succès allemands de Modeste, Haller, Kolo Muani, Guirassy et consorts s’expliquent aussi en délaissant tableaux et feutres velleda, au profit de l’aspect mental. Intimidant au premier abord, avec ses stades pleins à craquer (dont la D2 attire plus que notre L1) et ses ambiances électriques, le championnat allemand et ses supporters fidèles créeraient paradoxalement une atmosphère plus favorable à l’épanouissement du buteur. Jonathan Schmid explique : « Je pense qu’il y a moins de pression. En Allemagne, le public sait attendre que le joueur s’adapte au championnat, il y a plus de patience on va dire. En France, si tu ne marques pas pendant 2 ou 3 matchs, tu es tout de suite critiqué. En Allemagne, on te laisse un peu plus de temps. Ici, si tu fais les efforts et que tu défends bien, le public t’applaudit, même si tu n’as pas marqué. […] Anthony Modeste par exemple, il a fait un parcours incroyable aussi parce qu’il avait la confiance du public et de son entraîneur.  »

Jeu débridé, avance tactique et confiance du public local seraient donc les trois clés qui pourraient expliquer pourquoi les attaquants en délicatesse en Ligue 1 réussiraient chez nos voisins teutons. Ce changement d’environnement aux conséquences favorables déclenche d’ailleurs un regain d’efficacité mesurable. En prenant le cas de tous les attaquants cités dans cet article passés de la Ligue 1 à la Bundesliga, leur nombre de buts d’une saison à l’autre a augmenté en moyenne de 5,83, et ce, dès leur première saison au pays du schnitzel. Effet immédiat. Ça n’a en revanche pas autant marché que prévu pour Ludovic Ajorque, mais ce n’est pas Brest qui va s’en plaindre.

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