Au terme d’une saison exaltante, le Borussia Dortmund a décroché le septième Meisterschale de son histoire en survolant la Bundesliga du début à la fin. Grâce à une philosophie de jeu tournée toujours vers l’avant, la bande de Jürgen Klopp a peut-être lancé une nouvelle ère sur le football outre-Rhin.« Dortmund joue dans une ligue à part. » Ce compliment, venant de la bouche du « Kaizer » Franz Beckenbauer selbst, vaut son pesant d’or. Il faut dire que la saison de l’autre côté du Rhin a eu le droit à un tsunami, que personne n’attendait avec une telle puissance. Cette vague « jaune », fut l’oeuvre d’un club : le Borussia Dortmund. Alors que tous les observateurs de la Bundesliga avaient mis une pièce sur l Bayern Munich, le Bayer Leverkusen, Wolfsburg ou encore Hambourg, les Borussen ont déjoué tous les pronostics en survolant l’exercice 2010/2011. Pour la plus grande joie du Signal Iduna Park, rempli à 95% durant toute l’année et qui aura joué parfaitement son rôle de 12e homme.
Klopp, le maître à penser
Et ce parcours fantastique est en parti dû grâce à un homme : Jürgen Klopp. L’entraîneur de 43 ans, arrivé voici trois saisons dans la Ruhr, a construit une équipe à son image, à l’image de la philosophie de jeu qu’il propose, le « Vollgasfussbal« , alias « le football à plein gaz ». Si cette notion de jeu semble quelque peu complexe à comprendre du côté de l’Hexagone, Klopp l’a expliqué très simplement au cours de la saison : « Jouer à plein régime, en essayant d’atteindre nos limites. » Pour ce faire, l’entraîneur du BvB a décidé de mettre en place une équipe très offensive en 4-3-3, où les milieux de terrain Shinji Kagawa – puis Mario Götze lorsque le Japonais s’est blessé – et Nuri Sahin apportent le surnombre devant le but.
Résultat, Dortmund, malgré une moyenne d’âge très jeune – 23 ans environ -, a fait le spectacle cette saison avec 67 buts inscrits, deuxième meilleur total derrière le Bayern. Mais un jeu tourné vers l’attaque ne peut être efficace si la base défensive ne tient pas la route. Et « Kloppo », surnom donné à Klopp, a pu compter sur une arrière-garde ultra hermétique. Le quintet Weidenfeller – Piszczek, Hummels, Subotic, Schmelzer n’a encaissé que 22 buts au cours de la saison, 17 buts de moins que Mayence, deuxième meilleure défense de du Pays ! Avec 23 victoires sur 34 matches pour seulement 5 défaites, le Borussia a donc survolé les débats.
La relève du football allemand
La réussite du Borussia a également insufflé un nouvel élan au football allemand, avec l’éclosion de nouvelles petites perles. On pense notamment à Mats Hummels, formé au Bayern Munich, et qui a donné sa pleine mesure tout a long de la saison, tout comme le jeune latéral Marcel Schmelzer. Au milieu, c’est Mario Götze et Kevin Grosskreutz qui ont été les dépositaire du jeu des Borussen, du haut de leur 18 et 22 ans. Des joueurs qui ont été appelés dans l’année par le sélectionneur national Joachim Löw, preuve s’il le fallait que Dortmund pourrait bien être le nouveau fournisseur privilégié de la Nationalmannschaft.
Mais Dortmund a aussi réalisé des « coups », et on pense au Nippon Shinji Kagawa. Blessé toute la deuxième partie de saison, le milieu de terrain offensif, acheté 300 000 euros l’été dernier à un sombre club japonais, s’était targué de 12 buts lors de la première partie de saison, si bien que les plus grands clubs européens lui ont fait les yeux doux. Idem pour le Tuc Nuri Sahin, qui convolera du côté du Real Madrid la saison passée. Conscient que son groupe sera au centre de toutes les convoitises, Jürgen Klopp a prévenu : « On ne sera pas la saison prochaine le champion typique, nous serons à nouveau automatiquement un challengeur. Il ne faut pas croire qu’on va produire à la chaîne des Kevin Grosskreutz et Mario Götze. » S’il est coutume de dire que le plus difficile est de confirmer, le Borussia Dortmund a toutes les armes pour poursuivre le magnifique travail entrepris cette saison. Et pourquoi pas se poser en nouveau patron du football allemand…
Julien Froment