La Ligue allemande de football a annoncé la semaine passée avoir vendu ses droits de diffusion de la Bundesliga pour le cycle 2025-2029 à Sky et DAZN pour plus d’un milliard d’euros par saison. Un montant en augmentation qui interroge dans une France qui a vu ses droits TV baisser. « After Allemagne » tente de répondre.
Un milliard d’euros. Même plus. C’est le prix auquel la Ligue allemande de football a vendu ses droits de diffusion de la Bundesliga, pour les saisons 2025-29 à Sky et DAZN. Une sacrée somme pour le championnat allemand, alors que son voisin français qui rêvait d’atteindre le milliard d’euros par saison s’est contenté de 500 millions après un appel d’offres infructueux. Comment la Bundesliga arrive à vendre son produit aussi cher?
Dans le podcast « After Allemagne », Polo Breitner, consultant en Allemagne pour RMC et Pierre Maes, économiste du sport, ont expliqué les facteurs qui ont permis à la Bundesliga d’atteindre ce 1,121 milliard d’euros par saison. Au total la ligue allemande a annoncé jeudi dernier par communiqué avoir signé un contrat de 4,484 milliards d’euros sur la durée du contrat de quatre ans pour le marché national.
Une concurrence accrue entre diffuseurs
Le premier facteur évoqué est la concurrence entre les diffuseurs. « C’est le seul pays où il y a encore une concurrence entre deux acteurs et c’est cette concurrence qui fait monter les prix. Sans concurrence, on l’a bien vu en France, vous comme ligue ou comme club, vous ne pouvez pas faire monter les prix », explique Pierre Maes. La Bundesliga peut aussi se targuer d’avoir mis en place une stratégie pour faire en sorte que les concurrents jouent les enchères. « La ligue a bien manœuvré, elle a redessiné les lots pour attiser la concurrence entre Sky et DAZN et elle y est parvenue », poursuit le spécialiste.
« C’est une fabuleuse victoire pour la Ligue de football allemand et évidemment pour le football allemand dans un contexte rappelons-le quand même au minimum dégressif on va dire stable dans certains pays mais c’est très important parce qu’un il est en croissance alors que l’Allemagne ne va pas bien aussi », précise Polo Breitner.
Une spécialité culturelle
Mais l’une des différences par rapport au contexte français reste la culture foot très ancrée dans la société allemande: « Une énorme différence avec la France, c’est que culturellement, l’ouverture de la Bundesliga est aussi sur les chaînes publiques. Chose qui n’existe pas en France. »
« Je dis toujours que la Bundesliga c’est comme le secteur secondaire en économie, comme le Deutschmark à l’époque, et ce sont les trois piliers de l’Allemagne, de la seconde partie du 20e siècle, il faut bien comprendre ce que ça veut dire pour les gens de tous les jours », explique Polo Breitner. « Ils ont aussi ce magnifique magazine en clair qui s’appelle Sportschau sur la chaîne publique ARD qui est un rendez-vous absolument historique », ajoute de son côté Pierre Maes.
